L’actualité politique nourrit ma démarche artistique. Quand j’ai commencé, l’automne dernier, à peindre et à faire des collages, j’étais préoccupée par les questions environnementales et la nécessité de préserver l’intégrité du territoire. Les formes, les couleurs et les textures que j’ai fabriquées étaient organiques, un rappel de la nature qui nous entoure et qui nous habite.
Face à la menace environnementale, les territoires doivent être préservés. C’est pourquoi j’ai voulu construire un imaginaire naturel où, d’entrée de jeu, les arbres et les feuilles marquent notre ancrage dans le monde. Graver mes estampes, peindre mes papiers, les déchirer et les recoller pour créer un « paysage », à la fois dans l’harmonie et dans la tension, voilà le sens de ma démarche au cours de cette première année de travail. Ainsi, certains tableaux récents s’intitulent Cacouna, Matapédia, Belledune, une référence au dossier du transport du pétrole des sables bitumineux.
Les événements politiques en Grèce m’ont touchée. J’ai été impressionnée par la détermination du peuple grec et de ses dirigeants de résister aux diktats de l’Eurogroupe et du système financier international. Le référendum et l’après-référendum m’ont amenée à réaliser OXI (non) et #Grèce #Krugman#ThisIsACoup qui réfère au mot-clé sur Twitter qui a dénoncé la tentative de coup d’État de l’Allemagne contre la Grèce.
L’Eurotunnel et les migrants est un tableau plus sombre. Les milliers de migrants et de réfugiés à Calais, dans l’espoir de traverser la Manche vers l’Angleterre, vivent un drame humain et politique, confinés dans l’anonymat et la noirceur. Malheureusement, il n’y a pas de lumière au bout de l’Eurotunnel.

