« Avant le début du mois de janvier, Madaya n’était encore qu’une obscure ville du sud-ouest de la Syrie, cachée dans l’ombre de sa voisine, Zabadani, champ de bataille entre rebelles de l’opposition et les forces du président Bachar el-Assad, récemment fédérées au Hezbollah. Mais aujourd’hui, tandis qu’y arrivent les convois alimentaires et médicaux espérant lever son siège de la faim, Madaya polarise la colère des humanitaires syriens. La ville est devenue le symbole de leur exaspération vis-à-vis des Nations unies, qu’ils accusent de privilégier leur relation avec Damas aux dépens des habitants.
Selon des travailleurs humanitaires, le siège de Madaya est le pire de toute la Syrie. En octobre, déjà, des habitants de la ville avaient tenté de révéler la gravité de leur situation au plus grand nombre. En décembre, au moins 6 enfants et 17 adultes sont morts de faim et des centaines d’autres ont vu leur vie menacée par la famine.
Les responsables de l’ONU le savaient, mais il aura fallu que des images d’enfants décharnés fassent le tour des réseaux sociaux et suscitent l’émoi des médias pour qu’ils sortent de leur silence. Avant cela, leurs inquiétudes se sont bornées à un mémo interne, non destiné au public. » http://www.slate.fr/story/112855/onu-minimise-famine-madaya
