Quand le monde s’obscurcit, que reste-t-il de tous ces mots, tous ces cris et tous ces silences ?

Au cours de la dernière année, j’ai préparé cette nouvelle exposition à la Galerie Carte Blanche comme une suite à mes expositions antérieures, Climats et fractures (2017) et Territoires interdits (2016), toutes deux inspirées des changements climatiques et de la crise des réfugiés.

Les images planétaires se bousculent au quotidien sur tous nos écrans.  Fractures géographiques, fractures environnementales, fractures politiques, fractures humaines, personnelles et collectives. La terre est en feu. Les torrents nous engloutissent. Il n’y a plus de frontières, mais qu’une seule. Comme des plaques tectoniques, femmes, hommes et enfants convergent vers un Nouveau monde, mais lequel ?

Grand 90x60
Quand le monde s’obscurcit, tektonikós, 2018, acrylique et collage, 90 po. x 60 po.

En toile de fond de mon exposition, une crise environnementale planétaire. Et mon leitmotiv tiré d’un texte de Kostas Axelos (1924-2010) :

Quand le monde s’obscurcit, il y a ceux qui espèrent que la flamme sera entretenue par quelques-uns quelque part. Ce n’est pourtant jamais une flamme entière qui se conserve. Plusieurs portent chacun un bout de cette flamme.

Je n’ai pas transcrit intégralement ces trois phrases dans mes tableaux, comme le célèbre Vous êtes pas écœurés de mourir, bande de caves? de Claude Péloquin dans la murale de Jordi Bonet. J’ai plutôt choisi de les peindre, de les déchirer, de les faire disparaître et réapparaître, comme des voix d’outre-tombe en guise d’appel à la solidarité.

Quand le monde s’obscurcit, fresque, 2018 acrylique et collage,

(3) 24 po. x 24 po.

J’ai posé un regard « archéologique » sur notre monde, comme si…  Ce sont des fresques où les mots, les formes, les textures et les couleurs se superposent, exprimant ainsi nos territoires disloqués, effacés et reconstitués.

Sur fond d’espoir, j’ai décliné un paysage multiple oscillant entre la tension et l’harmonie, composé de mots, d’arbres et d’humains, bref, des parcelles de monde clair-obscur en transition.

Quand le monde s’obscurcit, entropie et tous ensemble, 2018, acrylique et collage, (2) 36 po. x 36 po.

Cette nouvelle exposition comprend 10 tableaux :

5@ 24 po. X 24 po.  •   3@ 36 po. X 36 po.   •   1@ 40 po. X 40 po.   •   1@ 90 po. X 60 po.

Aussi, des tableaux de mes deux expositions précédentes seront exposées. En voici quelques-uns.

FullSizeRender (100)
Frontière gréco-macédonienne, tryptique, 2016, acrylique et collage, 12 po. x 16 po.
janvier
Au-delà des frontières, tryptique, 2016, acrylique et collage, 12 po. x 16 po.
FullSizeRender (95)
Espace Schengen-1, acrylique et collage, 2016, 24 po. x 48 po.
Bonheur d'occasion,
Climats et fractures, 4/10, 2017, acrylique et collage, 30 po. x 60 po.

DÉMARCHE

Depuis 2014, ma démarche artistique est nourrie par mon expérience professionnelle, mon engagement politique et mon intérêt pour les questions sociales, politiques et économiques. Dans l’art, je trouve un lieu d’expression me permettant de partager mes préoccupations et d’être solidaire avec les autres.

Avec la peinture acrylique et le collage, je transforme la matière pour construire un nouvel univers, pour le recoller morceau par morceau, couche par couche. J’explore les multiples territoires qui nous habitent.

Les œuvres sont des collages sur toile et sur papier. Je peins directement sur le tableau ou sur le papier que je déchire avant de le coller. Déchirer est un acte volontaire de destruction et coller, un geste de reconstruction.

Exposition à la Galerie Carte Blanche – 12/12/18 au 03/01/19

Vernissage : le jeudi 13 décembre 17 h – 21 h

1853, rue Amherst, Montréal

http://www.galeriecarteblanche.com