Climats et fractures au Cinéma du Parc en juin prochain

En ce début de 2018, j’ai le plaisir d’annoncer que j’exposerai les tableaux de ma série Climats et fractures du 1er au 30 juin prochain au Cinéma du Parc.

Je suis très contente d’avoir l’occasion de présenter de nouveau ces 10 tableaux réalisés sur le thème des changements climatiques qui engendrent des fractures écologiques et sociales. Présentée à la Librairie-galerie Bonheur d’occasion à l’automne 2017, l’exposition Climats et fractures met en situation des collectivités dans leurs milieux fracturés, déchirés, déconstruits.

En référence aux quatre éléments – l’air, la terre, l’eau et le feu – les tableaux illustrent les diverses manifestations des changements climatiques et leur impact sur les collectivités, notamment la sécheresse, les incendies, le réchauffement des mers, la pollution de l’air et du sol ainsi que le déplacement des populations.

Des formes humaines, seules et en groupes, sont intégrées dans ces environnements « géopolitiques ». Sous la pression écologique et climatique, les espaces, les territoires et les communautés sont disloqués, créant ainsi tension et incertitude, sur fond d’espoir.

Le Cinéma du Parc est situé dans les Galeries du Parc, 3575, avenue du Parc, Montréal.

www.cinemaduparc.com

Bonheur d'occasion,
Librairie-galerie Bonheur d’occasion, septembre 2017

Prochaine exposition 2-29 octobre 2018

C’est confirmé ! Ma prochaine exposition aura lieu du 2 au 29 octobre 2018 à la Librairie-galerie Bonheur d’occasion, à Montréal.

Le titre de l’exposition sera Quand le monde s’obscurcit, inspiré d’une citation du philosophe français d’origine grecque, Kostas Axelos (1924-2010) :

« Quand le monde s’obscurcit, il y a ceux qui espèrent que la flamme sera entretenue par quelques-uns quelque part. Ce n’est pourtant jamais une flamme entière qui se conserve. Plusieurs portent chacun un bout de cette flamme. »

Au cours des prochains mois, j’aurai l’occasion d’en parler davantage…

De retour d’un court séjour en Grèce, je commence une nouvelle production qui portera un regard archéologique sur notre monde, avec des histoires, des formes, des textures et des couleurs en couches superposées, exprimant ainsi nos mondes antérieur, actuel et futur, en espérant, bien sûr, qu’il y ait un monde futur…

« Au cours de l’histoire, il y a eu des catastrophes cosmiques, naturelles, religieuses, idéologiques, socio-politiques et techniques. Il y en a encore et il y en aura d’autres, et aucune ne s’est révélée fatale jusqu’à maintenant. : Aux catastrophes naturelles, théologiques, humaines, historiques, techniciennes, l’humanité a survécu – jusqu’à maintenant (Kostas Axelos, 1980).  Nous constatons avec Axelos un fait nouveau, un souhait souvent répété depuis la fin du XXe siècle et notamment depuis le protocole de Kyoto (1997), à savoir qu’il y a un mot d’ordre qui retentit pour la première fois dans l’histoire universelle : sauver effectivement la planète. » (Michel Malette, Axelos et le jeu du monde, le destin planétaire en question, Nota Bene, 2014)

Dans la foulée de mes expositions Climats et fractures et Territoires interdits, je continue à faire de l’art politique.

Je vais peindre des tableaux qui rappelleront les fresques de l’Antiquité, usées par le temps, mais émouvantes par la couleur, l’image, le mouvement et par l’Histoire qui est rapportée et qui perdure.

Des figures humaines seront déployées dans des environnements naturels, sociaux ou symboliques, formant une fresque du 21e siècle, celle d’une humanité et d’un monde fragiles qui luttent pour leur survie.

 

 

Entrevue sur Climats et fractures

Bonheur d'occasion,

L’année dernière, tu as exposé sur le thème des réfugiés. Cette année, l’exposition porte sur l’impact des changements climatiques sur les territoires et les populations. Pourquoi ce thème ?

L’exposition sur les réfugiés s’intitulait Territoires interdits. Mes tableaux évoquaient les territoires dont j’entendais parler dans les médias sur la crise des réfugiés dans les Balkans, la mer Égée et la Méditerranée. Je n’avais pas de personnages, seulement des formes, des textures et des couleurs qui évoquaient les montagnes, les frontières, les barbelés, la mer, les bateaux de fortune… J’avais intégré à l’exposition des extraits de chansons, de poèmes et d’articles qui traitaient des réfugiés et des migrants qui se voient obligés de quitter leur pays pour des raisons politiques et économiques.

Cette notion de déplacement m’a touchée. L’automne dernier, j’ai commencé une nouvelle production sur le thème de l’environnement, un sujet qui me préoccupe beaucoup, et j’ai choisi d’intégrer des formes humaines dans des territoires « impactés » par les changements climatiques.

 Quel a été ton point de départ pour créer ces nouveaux territoires et y intégrer des personnages ?

Tous les jours, on peut voir dans les médias des images et des scènes d’inondations, de sécheresse, de pollution, d’ouragans, de fonte des glaciers, etc. Ces images fortes frappent l’imaginaire et nous interpellent : comment les populations vont-elles s’adapter à la pression écologique et climatique sur leur milieu de vie, en bord de mer, avec la montée des eaux, ou dans les plaines, avec les terres et les lacs qui se dessèchent ?

La photographie est le meilleur moyen de montrer ces nouvelles réalités… donc j’ai choisi d’exprimer ce que je ressentais en pensant aux territoires, à partir des quatre éléments – l’air, la terre, l’eau et le feu – dans une perspective de changements climatiques. J’ai placé mes personnages, qui sont en fait des collectivités, dans ces environnements fracturés, déchirés, déconstruits. Dans leur environnement hostile, mes personnages sont parfois en migration, parfois prisonniers. Malgré la tension et l’incertitude, il y a un fond d’espoir, car mes tableaux sont très colorés et lumineux.

 Comment décrirais-tu tes tableaux ?

Ce sont des collages. J’ai continué à peindre à l’acrylique, mais j’ai exploré l’encre de Chine. Je fabrique des papiers texturés et colorés, que je déchire, à partir desquels je compose mes tableaux. J’avais d’abord conçu Climats et fractures pour la verrière de la Maison du développement durable, à Montréal, soit dix tableaux 36 x 48 po et 30 x 60 po., en voulant créer une fresque qui s’intégrerait à la verrière de leur Atrium, un peu comme dans une église…

Comme mon projet n’a pas été retenu, je me suis retournée vers la Librairie-galerie Bonheur d’occasion, où j’avais déjà exposé, et en y ajoutant cinq œuvres sur papier. À l’accrochage, j’ai été surprise – et très contente – de voir l’effet verrière dans mes tableaux. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai fait un peu de vitrail, il y a plusieurs années, que j’obtiens des effets similaires à des vitraux. Je découvre de plus en plus l’importance d’exposer dans un lieu public : nos œuvres sortent de notre imaginaire et doivent sortir de notre atelier !

Après un parcours professionnel en communication et en politique municipale, pourquoi peindre ?

J’aime l’art, les musées, les galeries. Depuis 2014, j’ai trouvé une nouvelle forme d’expression et d’engagement. Comme j’ai toujours aimé participer à la vie publique, l’art est un moyen extraordinaire pour intervenir et interagir. Je suis de près l’actualité et je choisis des lectures qui alimentent ma réflexion politique.

Pour Climats et fractures, j’ai rencontré l’automne dernier, à Kamouraska, Roméo Bouchard, auteur de Survivre à l’offensive des riches, un livre qui situe très bien les enjeux environnementaux de l’heure. J’en ai intégré un extrait à mon exposition, ainsi que des textes de Nelly Arcan, Louise Vandelac, Jean-Luc Mélanchon et Natasha Kanapé Fontaine. Pour ma part, j’ai trouvé dans l’art un nouvel espace de liberté, d’engagement et de solidarité.

Entrevue réalisée par Lise-Anne Bernatchez, ginkolab.ca 

 

Textes de l’expo Climats et fractures

Quelques textes accompagneront mon exposition Climats et fractures :

Jamais soleil n’avait paru plus près de la Terre qu’en ce jour-là. Il faisait même peur à voir, donnait l’impression de s’être agenouillé, prosterné sur le corps de Montréal en géant débile qui méconnaît sa force.

Depuis quelques années, Julie était tourmentée par le climat, par la température qui n’était plus seulement un sujet de conversation mais une expérience quotidienne, rontiétante à la longue parce que derrière se profilait l’emballement, ce galop de destruction.

Un jour elle écrirait un scénario sur ce que les gens ont à dire de cette nature qui ne suit plus les mécaniques horizontales et solidement ancrées dans la lenteur de son évolution, cette nature qui, au contraire, a décroché de ses hauteurs pour aller dans le sens du bas, qui a rompu avec la distance et qui, sait-on jamais, finira par s’asseoir dans la vie des hommes et devenir le centre de leurs pensées en tant que clémence ou naufrage, se réappropriant le caractère divin qu’elle a déjà eu, et qu’on lui a ravi. C’est important de le dire tout haut, pensait Julie.

Nelly Arcan, À ciel ouvert, Éditions du Seuil, 2007

Les yeux rivés dans le rétroviseur, nous commençons à peine à constater l’ampleur des dégâts, et nous imaginons encore bien mal l’incroyable maelström qui monte à l’horizon ! Comment alors se désengluer des vieux schémas de production-consommation centrés sur l’absurde croissance infinie, auto-instituée en quasi-finalité par cette boussole du PIB ayant littéralement perdu le nord ? Aveugles aux enjeux inconscients qui traversent l’époque, nous nous épivardons entre urgences, distractions et fantasmes, alors que le temps s’esquive, bégaie et fait d’étonnants saltos arrière. Or le temps nous est compté et risque de manquer pour remonter aux racines de ce présent menacé et pour y trouver des voies de passage vers ce futur si incertain. (…)

En dépit de l’inquiétude sourde et diffuse devant ce qui advient, plusieurs sociétés, parmi les plus riches et les plus voraces, accélèrent encore le pas ! Par ignorance, aveuglement idéologique, cupidité, dysfonctionnements institutionnels ? Avides et soumis, certains gouvernements tentent encore, sous de fallacieux prétextes économiques, de privilégier les exploitants d’hydrocarbures les plus sales, au détriment de l’incontournable transition énergétique et de la protection de l’environnement et de la santé, au risque de tous y perdre la tête, l’air, les eaux et le climat…

Louise Vandelac, Et si l’avenir s’échappait, Revue Liberté, printemps 2017

Nous sommes de plus en plus nombreux à porter la voix du changement. Restons solidaires, au-delà de toutes frontières. Participons à l’éveil démocratique, à ce nouvel élan bâtisseur et créateur qui se porte à la défense du bien commun, de l’intérêt général, et qui milite sous de multiples formes avec courage pour la suite de notre monde.

Manifeste pour un Élan global, 2015

Nous sommes contemporains d’un changement complet de la trajectoire de l’histoire de l’humanité. Trois grandes bifurcations du monde s’opèrent sous nos yeux. Celle d’une civilisation humaine confrontée à l’explosion du nombre de ses membres. Un changement climatique irréversible. Un retournement de l’ordre géopolitique. Ce nouvel épisode de l’histoire de la civilisation humaine fonctionne comme un défi.

L’ordre établi poursuivra-t-il sa marche jusqu’au désastre dont il réunit toutes les conditions ? Ou pourrons-nous en changer à temps la trajectoire ? (…)

Pour ma part, je suis à la recherche d’un mot qui permette de situer une communauté d’intérêt général propre à toute l’humanité par-delà toutes les frontières et identités culturelles ou sociales. Je vois notre point de vue comme celui d’un nouvel humanisme radical dans le sens où il s’adresse à l’humanité en tant que telle et du point de vue de sa survie comme projet global. C’est pour cela que je place notre campagne de 2017 sous l’angle de « l’intérêt général humain ».

Jean-Luc Mélanchon, L’ère du peuple, Éditions Pluriel 2015

J’ai pleuré, pleuré la déesse

ils construisent partout des pipelines ils oublient

on s’appellera « bois de pétrole »

« vagin de javel » « tu veux mon

pipeline dans ta bouche? » diraient les autres

Si ce n’est pas moi

oui j’irai manger Enbridge

et tous les autres sales carboneux

parce que j’ai famine

parce que j’ai famine de vivre

Natasha Kanapé Fontaine, Manifeste Assi, Éditions Mémoire d’encrier 2014

Notre système de production et de consommation nous conduit à un réchauffement catastrophique du climat, à un dépassement irréversible des limites de notre planète et à un déséquilibre explosif des rapports entre les peuples. La croissance illimitée et irresponsable que ce système nous impose, le plus souvent au détriment des besoins réels, l’impuissance et l’insignifiance dans lesquelles ils nous enferme mettent en danger notre survie comme espèce humaine ainsi que le maintien des conditions nécessaires à la vie sur cette planète. En somme il est à l’origine d’un dérèglement général de la nature et des écosystèmes de notre planète. (…)

Le libre-échange est un protectionnisme pour les riches. La nouvelle notion de souveraineté est le fondement de la résistance à la mondialisation. Cette résistance se traduit par le slogan : «  Le monde n’est pas une marchandise ». Actuellement, les Grecs disent : « Notre terre n’est pas à vendre, nos biens ne sont pas à vendre, nos vies ne sont pas à vendre. » Qui parle ? Les peuples. Revendiquer la souveraineté des peuples est la première étape de la souveraineté alimentaire, de l’eau ou des semences. Mais il y a une seconde partie : les peuples revendiquent le droit de protéger la Terre, et non celui d’abuser d’elle comme d’autres la maltraitent. Ainsi la souveraineté des terres, des semences, des rivières rejoint la souveraineté des peuples. Avec la responsabilité de protéger ce cadeau de la Terre et de la partager équitablement.

Roméo Bouchard, Survivre à l’offensive des riches, Les Éditions Écosociété 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

Climats et fractures: 5 sept. – 2 oct.

Climats et fractures regroupe 15 tableaux illustrant des formes humaines dans le contexte des changements climatiques qui ont un impact sur les collectivités – sécheresse, feux, pollution, déplacement des populations, fonte des glaces.

Sous la pression écologique et climatique, les espaces, les territoires et les communautés sont disloqués, créant ainsi tension et incertitude, sur fond d’espoir.

“ Préretraitée depuis 2014, j’ai travaillé dans le secteur des communications, notamment à la direction des Communications du Palais des congrès de Montréal. J’ai été conseillère municipale à la ville de Montréal pendant deux mandats, de 2005 à 2013, et membre du Comité exécutif, responsable du développement social et communautaire.

Ma récente démarche artistique est nourrie par mon expérience professionnelle, mon engagement politique et mon intérêt pour les questions sociales, politiques et économiques. Dans l’art, je trouve un nouveau lieu d’expression me permettant de partager mes préoccupations et d’être solidaire avec les autres.

Avec la peinture acrylique, l’encre et le collage, je transforme la matière pour construire un nouvel univers, pour le recoller morceau par morceau, couche par couche. J’utilise les formes, les textures et les couleurs pour créer des espaces inspirés des questions environnementales et politiques de l’heure, en équilibre entre la tension et l’harmonie. J’explore les multiples territoires qui nous habitent, naturels, imaginaires et politiques.

Les œuvres sont des collages sur toiles ou sur papier. Je prépare d’abord mes papiers qui me serviront de matériau pour la construction des tableaux. Je peins directement sur le papier avec des pinceaux ou j’imprime des formes à partir d’étampes gravées avec des gouges.

Je déchire ensuite les papiers. Déchirer est un acte volontaire de destruction (du monde actuel) et de reconstruction (d’un nouveau monde). ”

Climats et fractures

Tableaux A-B-E-F-I-J : 36 po. x 48 po.

Tableaux C-D-G-H : 30 po. x 60 po.

Tableaux encadrés 1-2-3-4-5 :  26 po. x 20 po.

Expositions antérieures

Du 20 septembre au 2 octobre 2016 : exposition solo Territoires interdits, Librairie-galerie Bonheur d’occasion, Montréal. L’exposition proposait un parcours “géopolitique” qui traverse des territoires au cœur de l’actualité, la mer Égée, les Balkans, la Méditerranée, en passant par Madaya, Idomeni, la Serbie et l’espace Schengen.

Du 10 août au 20 août 2016 : participation à l’exposition BLEU, Galerie Kaf Art, Montréal.

Du 22 juillet au 14 août 2016 : exposition en duo avec Lise-Anne Bernatchez, La nature sous toutes ses formes, Galerie de l’École en pierre, Portage-du-Fort, Qué.

Du 10 au 23 mai 2016 : exposition groupeC, collage et techniques mixtes, Fragments croisés, Librairie-galerie Bonheur d’occasion, Montréal.

Du 21 sept. au 4 oct. 2015 : exposition solo, Territoires souverains, Librairie-galerie Bonheur d’occasion, Montréal. L’expostion était inspirée de la crise en Grèce et des enjeux environnementaux de l’heure au Québec.

Du 5 au 16 août 2015 : participation à l’exposition BLEU, Galerie Kaf Art, Montréal.

Du 1er au 15 avril 2015 :  première exposition solo au Café Le Placard, 2129, Montréal.

Publications

L’Action nationale, janvier 2016, première de couverture, tableau sur le thème des réfugiés, Île de Kos et les réfugiés action-nationale.qc.ca

Droits et libertés, mai 2016, première et quatrième de couverture, tableaux sur le thème des réfugiés, Mer Égée et les réfugiés et Espace Schengen-2 liguedesdroits.ca

Vernissage le jeudi 7 septembre 2017

Invitation à mon vernissage le 7 septembre ! Mon expo Climats et fractures regroupe 15 tableaux illustrant des formes humaines dans le contexte des changements climatiques (sécheresse, feux, pollution, déplacement des populations, fonte des glaces).

Sous la pression écologique et climatique, les espaces, les territoires et les communautés sont disloqués, créant ainsi tension et incertitude, sur fond d’espoir.

Campbell-sept.